L’oeuvre de Lauranne van Naemen exprime ce langage sans frontière, sans traduction, sans grammaire qu’est l’Art. Le temps et l’espace se fondent dans le souffle de l’instrument du dessin et le chant du papier effleuré. Courant contraire aux rapides d’aujourd’hui, Lauranne écoute, contemple, décante la beauté du monde que sa main, sensible et forte, transmet. Sa main qui tient l’instrument de création. Sa main qui modèle le vide en façonnant reliefs et profondeurs. Sa main qui rassemble le vivant entre les fibres du bois. Sa main qui cueille les idées et les fleurs d’émotions. Cette main se tend vers nous.

Le processus de création est libre. Marche méditative immobile, Lauranne nous invite à la suivre dans une ascension où le sommet n’est qu’une étape. Le souffle d’encre bleue est une ligne de rappel entre l’artiste et nous. Le dessin interroge, suggère, répond aux désirs qui lui sont exprimés. Il admire les cimes sans perdre de vue le chemin du retour. Il est vivant, flotte, s’élance, trébuche, avance et s’interrompt. Il affirme que le dessin réside tout autant dans l’empreinte laissée que dans l’espace préservé. Parler, respirations dessinées vers l’autre. Un regard suffit pour écouter et y répondre.

Lauranne a étudié l’illustration et la gravure sur métal à l’Ecole de Recherche Graphique (Belgique) et est également titulaire d’une formation en PAO au CEPGRA (Belgique). 

Encore étudiante, Lauranne a été repérée par le magazine belge d’architecture, de design et de décoration Gael Maison qui lui a proposé de publier ses dessins chaque mois. Elle a rejoint par la suite Gael Maison en tant que graphiste pendant plus de huit ans. Cette expérience lui a offert le laboratoire idéal pour explorer les harmonies de couleurs, jouer avec la typographie et cultiver son goût pour la composition. 

Lauranne crée désormais à partir de son atelier Bruxellois. Son travail l’entraine à collaborer avec des partenaires, professionnels et particuliers, sur des projets qui lui tiennent à coeur et à exposer régulièrement en Belgique. 

Camille Lucidi.